En RDC, le parcours de la formation classique, de la maternelle à l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur, s’étend sur 20 ans minimum. 20 ans d’études, mais aussi d’incommensurables sacrifices, puisque la scolarité requiert un grand investissement. Le diplôme, en particulier universitaire, a longtemps été donné comme un attirail de réussite sociale. Son obtention comportait, à juste titre, l’assurance – aujourd’hui bien incertaine, hélas – d’obtenir un bon emploi et partant, une avancée sociale.
Comme le cinéaste, beaucoup parcourent ce tunnel, long de 20 ans, avec l’unique perspective de devenir un jour de «grands hommes». Cependant, à l’autre bout du tunnel, l’illusion devient fâcheusement perceptible. Le chemin débouche le plus souvent sur une absence totale d’opportunité, les titres universitaires n’accordant aucun privilège. L’emploi est une exception dont le chômage est la règle.
Critique sans concession, 20 ans d’âge (2020) prend la forme d’un récit autobiographique qui met en scène le dépit, l’aveu amer d’un sentiment de perte de ce qu’on n’a jamais eu, pour mieux confronter les faux semblants, les mensonges et l’hypocrisie qui cimentent une société qui se leurre avec de fausses promesses de futur. Au-delà d’exprimer les souffles de désillusion du cinéaste, 20 ans d’âge dépeint les maux de la société congolaise.